ALASKA WAS HERE.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


forum test.
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Partagez
 

 fille, 20 ans, vit avec son père et sa belle famille.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
SELWYN
https://alaskawashere.forumactif.org

SELWYN

Admin



fille, 20 ans, vit avec son père et sa belle famille. Empty
Messagefille, 20 ans, vit avec son père et sa belle famille. Empty
Mer 12 Mar - 18:07

On se demande parfois ce qu’aurait été notre vie si on était né ailleurs, dans une autre famille, à une autre époque. On se demande si on aurait été plus heureux, plus aimé, plus riche, plus beau, quel genre de personnes on aurait côtoyé. On se surprend à rêver d’une existence à laquelle on n’aura jamais droit, une existence illusoire qu’on pense vivre la nuit dans nos songes les plus secrets. On ferme les yeux, on se coupe du monde dans lequel on évolue pour devenir souverain d’un univers fantastique dans lequel on contrôle tout, dans lequel on a tout ce que l’on veut. Alors le matin on ouvre de nouveau les yeux et on subit notre existence avec tous les défauts qu’elle comporte, on se demande pourquoi nous et pas un autre. Pourquoi on vit ? Pourquoi on meurt ? Pourquoi on rit ? Pourquoi on pleure ? Pourquoi, pourquoi, tant de questions auxquelles on ne répond jamais. Toute sa vie on part en quête d’un grand Peut-être, toute sa vie on se demande si on a fait les bons choix, si malgré le fait qu’on n’ait pu choisir l’endroit où l’on naît et l’on grandit, on peut quand même choisir où l'on va. L'humanité souffre et je souffre avec elle. J’ai souvent rêvé que je tombais, si on peut appeler ça un rêve. Ce genre de rêve où tu ne peux te raccrocher à rien, où tout ce que tu penses attraper se brise entre tes doigts. Tu te sens chavirer. Tu as beau hurler, rien n’y fait. Tu as peur, tu te sens minuscule et misérable. J’ai souvent fait ce rêve, aux moments difficiles de mon existence. Un psy dirait que c’est normal, que je suis une ado et que ça témoigne d’une recherche de marques dans ce monde. Pourtant j'ai une mère, un père, quelques amis. J'espère qu’une de leurs mains, au moins, se tendra à moi. Alors pourquoi je continue de tomber ?
fade-mistake, posté à 14h11.
Tu auras toujours ma main à moi, je ne te laisserai pas tomber. Aussi longtemps que tu auras besoin de te confier, je serai là pour te lire.
atomic-cloud, posté à 14h27.

Je referme l’ordinateur avec un sourire. J’ai rencontré cette Atomic-Cloud sur un chat, où elle est venue me parler en voyant que je venais de Saint-Tropez. Je sais qu’elle y vit aussi mais nous n’avons jamais voulu nous rencontrer, préférant largement garder la magie de cette correspondance qui nous va aussi bien l’une qu’à l’autre. Commence pour moi une nouvelle journée d’horreur au lycée : je déteste y aller. J’enfile un jean et des talons noirs, ainsi qu’un pull en laine rouge qui laisse entrevoir mon épaule, mon préféré. Après le divorce de mes parents, ma mère a essayé de penser à autre chose en le cousant pour moi et je ne peux que l’aimer. Depuis des mois, depuis qu’il est parti, elle sort à peine de sa chambre où elle passe son temps à peindre en silence. Parfois je me glisse derrière elle et coiffe ses cheveux sans décrocher un mot. Elle, ma déesse en ce monde, n’est plus qu’un ange déchu que la souffrance n’épargne pas. Et je souffre de la voir ainsi, elle qui m’a appris à être forte. Jour après jour ses traits se creusent, la douleur la dévore et elle s’envole sans que personne ne puisse la retenir. J’ai même entendu une voisine dire qu’elle était devenue folle.

Je traverse les couloirs d’un pas décidé, le visage droit et impassible. Je salue quelques personnes, je sens le regard de garçons posés sur moi. Peut-être sont-ils ceux que j’ai embrassés en boîte, sans même chercher à savoir qui ils étaient. J’ai sûrement du embrasser la plupart des garçons de ce lycée, d’ailleurs. On me traite de garce, de catin, on taggue mon nom sur la porte des toilettes en disant que je suis chaude et que je couche avec n’importe qui. A vrai dire je m’en moque bien, en apparence du moins. Je hausse les épaules, mâche négligemment mon chewing-gum et continue mon chemin. Ce que les gens ignorent, c’est que je suis encore vierge, ce qui n’est pas le cas de tout le monde et surtout pas celui des filles, ou des mecs, qui ont écrit ça. « Tu peux pas regarder où tu vas ? Tu saoûles sérieux Aguilar la moche ! » s’exclame la fille la plus méprisable de la planète au moment où elle me heurte de plein fouet. Je croise les bras et fronce les sourcils. « Dis-moi que tu te fous de moi. » je réponds très calmement. Elle fronce les sourcils à son tour et perd son calme, avant de m’attraper les cheveux et de me tirer vers le sol. « Ramasse, c’est toi qui a fait tomber mon sac. » Je déteste être humiliée de la sorte. Je lui balance un coup de poing dans le ventre mais tombe malgré tout, en même temps qu’elle qui se plie sous la douleur. Mais alors le pire qui pouvait arriver se produit. Une petite chose toute bête qui attire mon regard et me donne l’effet d’un coup de couteau en plein cœur. « C’est toi Atomic-Cloud … » Nous attrapons à ce moment-là, elle et moi, une sérieuse nausée et un sentiment unique que le monde s’écroule autour de nous.

« Je vais me remarier. » J’essaye de sourire, mais c’est un horrible rictus qui se dessine sur mes lèvres. Mon père ne semble pas le voir et continue : « Elle a un fils, à peine plus âgé que toi. J’espère que vous vous entendrez bien. » J’éclate d’un rire tout aussi faux que mon sourire et répond sèchement : « Ne compte pas sur moi pour jouer la fille parfaite ! Toute ma vie j’t’ai vu tromper maman avec des putes dans votre lit, t’as menti pour être absent à mes anniversaires, tu t’es même tiré le jour de noël … » Grand silence, dans ce petit café du bord de mer. Les regards sont tournés vers nous et le visage de mon père tourne à l’écarlate. Mais il ne dément pas, parce qu’il sait que c’est vrai. Il ne savait juste pas que je le savais. « Désolé que tu le prennes comme ça Jeanne, parce que tu vas devoir venir vivre avec nous. » Je ravale ma salive de travers, manque de m’étouffer. « Pardon ? » Il a retrouvé son calme et a pris l’avantage. « Tu m’as très bien entendu. Ta mère n’est plus capable de s’occuper de toi et n’a pas assez d’argent pour payer le loyer : elle va aller se reposer quelques temps dans un institut. » Je ne trouve rien à rajouter à part un splendide « Va crever », je me lève en titubant et quitte le café. Si je refuse de perdre la face en public, je me laisse tomber dans le sable et je fonds en larmes avec l’horrible sensation que je suis seule au monde. Alors je commets l’irréparable en envoyant un message à Atomic-Cloud qui, à ma plus grande surprise, débarque quinze minutes plus tard et me serre dans ses bras comme jamais personne ne l’avait réellement jusqu’à maintenant. A ce moment-là, je tombe amoureuse pour la première fois.

« Salut Jeanne, moi c’est Theodore. Bienvenue ici.  » J’hausse les épaules. « J’m’en fous. » Et j’enfonce mes mains dans mes poches, évitant son regard le plus soigneusement du monde. Il éclate de rire et mon cœur s’emballe : serait-il en train de se moquer de moi ? Je ne peux m’empêcher de le regarder, juste un instant. Et mon cœur qui s’emballe fait un bond. « C’est pas la gentillesse qui t’étouffe, toi. » Je le foudroie du regard. « Qu’est-ce que tu veux à la fin ? Laisse-moi tranquille ! » Je crie en lui jetant un coussin, et il referme la porte. Je me laisse bercer par le bruit de ses pas qui s’éloignent dans l’escalier, avant de m’asseoir sur le rebord de la fenêtre. Une cigarette, une autre, qui s’écrasent à mes côtés et tombent dans le vide, balayées par un vent léger. Je pense à Léa, qui m’a bercé une heure, peut-être deux, sur la plage. Cette fille que je trouvais laide et qui m’a semblé alors être la personne la plus belle de l’univers. Je pense à ses lèvres contre mon oreille, son souffle, ses quelques mots rassurants, ses lèvres si proches des miennes. Je ferme les yeux et recrache une plus grande quantité de poison. Mon portable vibre, c’est elle. Elle veut passer voir les dégâts de ses propres yeux. J’accepte, même si ma raison me dit de refuser.

Deux ans. Deux ans maintenant que ma vie a basculé. Deux ans que je vis avec mon père et sa nouvelle famille, deux ans que je ne peux m’empêcher de dévorer du regard ce frère qui se balade en caleçon dans le couloir et que j’envie ces filles qui défilent dans son lit. Deux ans que je me fais jeter par Léa, qui ne peut s’empêcher de revenir vers moi à chaque fois. Elle me lance sans cesse qu’elle n’aime pas les filles, et pourtant c’est la première à s’accrocher à moi et à m’embrasser. Elle ne se rend pas compte qu’elle me brise le cœur en s’affichant avec ce garçon au bras, alors qu’elle comme moi savons qu’elle est amoureuse de moi. Deux ans que j’ai terminé le lycée et que je suis des études d’art alors que mon père aurait voulu que je devienne avocate comme lui, deux ans que je vais voir ma mère à l’hôpital tous les week-ends. Les jours défilent et se ressemblent tous, et pourtant ils sont si différentes ! Ma vie m’échappe, j’ai peur, j’étouffe, mais au moins je suis en vie.
Revenir en haut Aller en bas
SELWYN
https://alaskawashere.forumactif.org

SELWYN

Admin



fille, 20 ans, vit avec son père et sa belle famille. Empty
Messagefille, 20 ans, vit avec son père et sa belle famille. Empty
Mer 12 Mar - 18:08

Code:
[i]On se demande parfois ce qu’aurait été notre vie si on était né ailleurs, dans une autre famille, à une autre époque. On se demande si on aurait été plus heureux, plus aimé, plus riche, plus beau, quel genre de personnes on aurait côtoyé. On se surprend à rêver d’une existence à laquelle on n’aura jamais droit, une existence illusoire qu’on pense vivre la nuit dans nos songes les plus secrets. On ferme les yeux, on se coupe du monde dans lequel on évolue pour devenir souverain d’un univers fantastique dans lequel on contrôle tout, dans lequel on a tout ce que l’on veut. Alors le matin on ouvre de nouveau les yeux et on subit notre existence avec tous les défauts qu’elle comporte, on se demande pourquoi nous et pas un autre. Pourquoi on vit ? Pourquoi on meurt ? Pourquoi on rit ? Pourquoi on pleure ? Pourquoi, pourquoi, tant de questions auxquelles on ne répond jamais. Toute sa vie on part en quête d’un grand Peut-être, toute sa vie on se demande si on a fait les bons choix, si malgré le fait qu’on n’ait pu choisir l’endroit où l’on naît et l’on grandit, on peut quand même choisir où l'on va. L'humanité souffre et je souffre avec elle. J’ai souvent rêvé que je tombais, si on peut appeler ça un rêve. Ce genre de rêve où tu ne peux te raccrocher à rien, où tout ce que tu penses attraper se brise entre tes doigts. Tu te sens chavirer. Tu as beau hurler, rien n’y fait. Tu as peur, tu te sens minuscule et misérable. J’ai souvent fait ce rêve, aux moments difficiles de mon existence. Un psy dirait que c’est normal, que je suis une ado et que ça témoigne d’une recherche de marques dans ce monde. Pourtant j'ai une mère, un père, quelques amis. J'espère qu’une de leurs mains, au moins, se tendra à moi. Alors pourquoi je continue de tomber ?[/i]
[right]fade-mistake, posté à 14h11.[/right]
[i]Tu auras toujours ma main à moi, je ne te laisserai pas tomber. Aussi longtemps que tu auras besoin de te confier, je serai là pour te lire.[/i]
[right]atomic-cloud, posté à 14h27.[/right]

Je referme l’ordinateur avec un sourire. J’ai rencontré cette Atomic-Cloud sur un chat, où elle est venue me parler en voyant que je venais de Saint-Tropez. Je sais qu’elle y vit aussi mais nous n’avons jamais voulu nous rencontrer, préférant largement garder la magie de cette correspondance qui nous va aussi bien l’une qu’à l’autre. Commence pour moi une nouvelle journée d’horreur au lycée : je déteste y aller. J’enfile un jean et des talons noirs, ainsi qu’un pull en laine rouge qui laisse entrevoir mon épaule, mon préféré. Après le divorce de mes parents, ma mère a essayé de penser à autre chose en le cousant pour moi et je ne peux que l’aimer. Depuis des mois, depuis qu’il est parti, elle sort à peine de sa chambre où elle passe son temps à peindre en silence. Parfois je me glisse derrière elle et coiffe ses cheveux sans décrocher un mot. Elle, ma déesse en ce monde, n’est plus qu’un ange déchu que la souffrance n’épargne pas. Et je souffre de la voir ainsi, elle qui m’a appris à être forte. Jour après jour ses traits se creusent, la douleur la dévore et elle s’envole sans que personne ne puisse la retenir. J’ai même entendu une voisine dire qu’elle était devenue folle.

Je traverse les couloirs d’un pas décidé, le visage droit et impassible. Je salue quelques personnes, je sens le regard de garçons posés sur moi. Peut-être sont-ils ceux que j’ai embrassés en boîte, sans même chercher à savoir qui ils étaient. J’ai sûrement du embrasser la plupart des garçons de ce lycée, d’ailleurs. On me traite de garce, de catin, on taggue mon nom sur la porte des toilettes en disant que je suis chaude et que je couche avec n’importe qui. A vrai dire je m’en moque bien, en apparence du moins. Je hausse les épaules, mâche négligemment mon chewing-gum et continue mon chemin. Ce que les gens ignorent, c’est que je suis encore vierge, ce qui n’est pas le cas de tout le monde et surtout pas celui des filles, ou des mecs, qui ont écrit ça. [color=blue]« Tu peux pas regarder où tu vas ? Tu saoûles sérieux Aguilar la moche ! »[/color] s’exclame la fille la plus méprisable de la planète au moment où elle me heurte de plein fouet. Je croise les bras et fronce les sourcils. [color=#b55555]« Dis-moi que tu te fous de moi. »[/color] je réponds très calmement. Elle fronce les sourcils à son tour et perd son calme, avant de m’attraper les cheveux et de me tirer vers le sol. [color=blue]« Ramasse, c’est toi qui a fait tomber mon sac. »[/color] Je déteste être humiliée de la sorte. Je lui balance un coup de poing dans le ventre mais tombe malgré tout, en même temps qu’elle qui se plie sous la douleur. Mais alors le pire qui pouvait arriver se produit. Une petite chose toute bête qui attire mon regard et me donne l’effet d’un coup de couteau en plein cœur. [color=#b55555]« C’est toi Atomic-Cloud … »[/color] Nous attrapons à ce moment-là, elle et moi, une sérieuse nausée et un sentiment unique que le monde s’écroule autour de nous.

[color=green]« Je vais me remarier. »[/color] J’essaye de sourire, mais c’est un horrible rictus qui se dessine sur mes lèvres. Mon père ne semble pas le voir et continue : [color=green]« Elle a un fils, à peine plus âgé que toi. J’espère que vous vous entendrez bien. »[/color] J’éclate d’un rire tout aussi faux que mon sourire et répond sèchement : [color=#b55555]« Ne compte pas sur moi pour jouer la fille parfaite ! Toute ma vie j’t’ai vu tromper maman avec des putes dans votre lit, t’as menti pour être absent à mes anniversaires, tu t’es même tiré le jour de noël … »[/color] Grand silence, dans ce petit café du bord de mer. Les regards sont tournés vers nous et le visage de mon père tourne à l’écarlate. Mais il ne dément pas, parce qu’il sait que c’est vrai. Il ne savait juste pas que je le savais. [color=green]« Désolé que tu le prennes comme ça Jeanne, parce que tu vas devoir venir vivre avec nous. »[/color] Je ravale ma salive de travers, manque de m’étouffer. [color=#b55555]« Pardon ? »[/color] Il a retrouvé son calme et a pris l’avantage. [color=green]« Tu m’as très bien entendu. Ta mère n’est plus capable de s’occuper de toi et n’a pas assez d’argent pour payer le loyer : elle va aller se reposer quelques temps dans un institut. »[/color] Je ne trouve rien à rajouter à part un splendide [color=#b55555]« Va crever »[/color], je me lève en titubant et quitte le café. Si je refuse de perdre la face en public, je me laisse tomber dans le sable et je fonds en larmes avec l’horrible sensation que je suis seule au monde. Alors je commets l’irréparable en envoyant un message à Atomic-Cloud qui, à ma plus grande surprise, débarque quinze minutes plus tard et me serre dans ses bras comme jamais personne ne l’avait réellement jusqu’à maintenant. A ce moment-là, je tombe amoureuse pour la première fois.

[color=SlateBlue]« Salut Jeanne, moi c’est Theodore. Bienvenue ici.  »[/color] J’hausse les épaules. [color=#b55555]« J’m’en fous. »[/color] Et j’enfonce mes mains dans mes poches, évitant son regard le plus soigneusement du monde. Il éclate de rire et mon cœur s’emballe : serait-il en train de se moquer de moi ? Je ne peux m’empêcher de le regarder, juste un instant. Et mon cœur qui s’emballe fait un bond. [color=SlateBlue]« C’est pas la gentillesse qui t’étouffe, toi. »[/color] Je le foudroie du regard. [color=#b55555]« Qu’est-ce que tu veux à la fin ? Laisse-moi tranquille ! »[/color] Je crie en lui jetant un coussin, et il referme la porte. Je me laisse bercer par le bruit de ses pas qui s’éloignent dans l’escalier, avant de m’asseoir sur le rebord de la fenêtre. Une cigarette, une autre, qui s’écrasent à mes côtés et tombent dans le vide, balayées par un vent léger. Je pense à Léa, qui m’a bercé une heure, peut-être deux, sur la plage. Cette fille que je trouvais laide et qui m’a semblé alors être la personne la plus belle de l’univers. Je pense à ses lèvres contre mon oreille, son souffle, ses quelques mots rassurants, ses lèvres si proches des miennes. Je ferme les yeux et recrache une plus grande quantité de poison. Mon portable vibre, c’est elle. Elle veut passer voir les dégâts de ses propres yeux. J’accepte, même si ma raison me dit de refuser.

Deux ans. Deux ans maintenant que ma vie a basculé. Deux ans que je vis avec mon père et sa nouvelle famille, deux ans que je ne peux m’empêcher de dévorer du regard ce frère qui se balade en caleçon dans le couloir et que j’envie ces filles qui défilent dans son lit. Deux ans que je me fais jeter par Léa, qui ne peut s’empêcher de revenir vers moi à chaque fois. Elle me lance sans cesse qu’elle n’aime pas les filles, et pourtant c’est la première à s’accrocher à moi et à m’embrasser. Elle ne se rend pas compte qu’elle me brise le cœur en s’affichant avec ce garçon au bras, alors qu’elle comme moi savons qu’elle est amoureuse de moi. Deux ans que j’ai terminé le lycée et que je suis des études d’art alors que mon père aurait voulu que je devienne avocate comme lui, deux ans que je vais voir ma mère à l’hôpital tous les week-ends. Les jours défilent et se ressemblent tous, et pourtant ils sont si différentes ! Ma vie m’échappe, j’ai peur, j’étouffe, mais au moins je suis en vie.
Revenir en haut Aller en bas
 

fille, 20 ans, vit avec son père et sa belle famille.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» juni o'leary, famille nombreuse, irlandaise.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ALASKA WAS HERE. :: /welcome to redwood hills :: you're the one i want-