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 homme, the last of us.

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SELWYN
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Mer 12 Mar - 18:09

Poison entre les lèvres, il regarde ses amis jouer au foot sur le terrain vague. Y a cette fille qui a posé sa tête sur son épaule et qui caresse sa cuisse du bout des doigts, pensivement. Lui ne s’intéresse qu’aux volutes de fumée qui s’élèvent au-dessus sur de leur tête, profitant des sensations que lui procure cette drogue qu’on dit interdite mais qu’il se plaît à baptiser paradis. « Ta mère t’a enfin dit qui était ton père ou toujours pas ? » elle demande. Il hausse les épaules, gênant le confort de madame et répond simplement : « J’en ai rien à battre de cet enfoiré. » Fin de la discussion. Il a dix-sept ans et toute la vie devant lui, il ne supporte pas de parler de son passé. De parler de cette gamine de dix-huit ans tombée enceinte et qui a accouché de lui deux mois à l’avance, de leurs problèmes financiers, de l’appartement minable et délabré dans lequel ils vivent depuis toujours, de la voir travailler nuit et jour pour qu’il puisse se payer du shit et des chaussures hors de prix. « Erwin, tu viens jouer ? » crie un de ses amis, et il secoue la tête. L’autre insiste, Erwin refuse encore. Il n’aime pas vraiment jouer, il préfère regarder. Et puis ainsi il a droit aux caresses de leur seule et unique amie féminine, Heather, la seule qu’ils respectent et considèrent comme leur égale. Tous jalousent cette complicité qui les lie, et qu’ils ne comprennent pas. En colère, l’autre tire dans leur direction et le ballon s’écrase dans la tête de la demoiselle qui porte sa main à son nez duquel s’échappe un filet de sang. Fou de rage, Erwin se lève et l'attrape par le col. « T’es malade ? Excuse-toi ou je te tue, je te jure ! » On les sépare, des « Mec, arrête ! » fusent de toute part et un coup porté au visage le fait retomber le cul dans l’herbe, à sa place. Il grogne, essuie son nez du revers de sa manche et crache par terre. Finalement il se relève, déclare que ça l'a saoulé et qu'il s'en va, et la fille fait de même. Partout il va, elle y va aussi. Et c'est la seule qu'il autorise à poser des questions sur sa vie, la seule à pouvoir pénétrer les abimes de son âme. « Si on est vraiment obligés de se marier, un jour, j’aimerais autant que ce soit avec toi. » a-t-il même avoué, un jour. Adolescence, lycée, emmerdes, famille, amis, drogue, football, filles, sexe, devoirs, sorties, alcools, punitions, disputes, réconciliations, bagarres, jeux-videos, argent, musique … Qui a dit que la vie était facile ?

« Erwin, tu sais, j’aurais aimé que tu fasses des études … Tu es le garçon le plus intelligent que je connaisse, et … C’est quand même dommage. Peu importe si je dois travailler encore plus, je veux que tu aies l’avenir que tu mérites. » Il prend la main de sa mère dans la sienne, qui a l’air si malheureuse et épuisée. Des cernes violacés soulignent son regard vide, et ses joues sont creusées. Elle n’a que la peau sur les os, fiston se sent mal à l’aise en regardant maman. Il secoue la tête et serre les dents. « Je n'ai pas besoin de ça, maman. Je m'en fous des études et tout le reste, j'ai un moyen beaucoup plus efficace de m'en sortir dans la vie. » Aux côtés de sa mère, Erwin est différent. Il est doux, mais il sait être intransigeant. Elle a tout fait pour lui, a tout sacrifié. Après tout, sa mère n’a que dix-huit ans de plus, mais elle a l’air d’en avoir cinquante. Il se sent coupable et désire l’aider à son tour. L’aider à sortir de cet appartement minable, lui donner la chance de rencontrer quelqu’un et d’être enfin un peu heureuse. Mais sa mère n’a la chance de connaître le repos que l'année suivante, lorsqu’elle décède à l’hôpital d’épuisement et de sous-nutrition. Personne ne sait vraiment si Erwin en souffre ou non, après tout il n’a plus de famille. Mais lui-même ne le sait pas non plus, il pense être davantage soulagé que triste. Il ne croit pas en Dieu, mais il se surprend à espérer qu’il existe un endroit après la mort qui soit assez beau pour elle, la femme la plus courageuse du monde. Erwin est fier de s’appeler Siedrich, de porter le nom de celle qui devint son héroïne et pour qui il aurait écrit un livre s’il en avait eu la patience et le talent. Ce jour-là, ses amis savent se montrer graves et solennels. Vêtus de noir, ils observent la tombe en silence et Heather glisse sa main dans la sienne. Ses doigts se lient aux siens, Erwin ne la lâchera pas. Sa présence l’apaise, comme toujours. « N’aie pas peur d’être malheureux, c’est humain. » elle lui souffle à l’oreille avant de déposer le plus léger des baisers sur la joue. Il reste là, seul et gelé par l’air trop froid de l’hiver, à tenter de pleurer ; en vain, sa mère ne lui a jamais appris à le faire.

« Je suis enceinte, Erwin. » Il regarde Heather avec des grands yeux, oscillant entre l’incertitude, la peur, et le bonheur. Heather, enceinte de lui. Ils vivent ensemble depuis qu’ils sont majeurs et si ils ne se sont pas dit clairement qu’ils sont amoureux l’un de l’autre, ça crève les yeux. Lui est bien trop fier pour lui avouer mais pour rien au monde il ne partagerait la vie de quelqu’un d’autre. Il la serre dans ses bras, le cœur battant. Heather a le même âge que sa mère lorsqu’elle est tombée enceinte de lui, dix-huit ans plus tôt. Est-ce qu’ils sauront mieux s’en sortir qu’elle ? Il en doute, d’autant plus qu’ils ne vivent que de petits trafics et Erwin, de son côté, de meurtres qu’il commet pour qui lui demande. Il n’a aucune conscience d’un bien et du mal, et n’a pas de problème à faire du mal aux autres. Mais ça, Heather l’ignore. Il refuse qu’elle soit au courant. Quand par malheur elle lui pose des questions à propos de rentrées d’argent un peu plus importantes, il prétexte quelques deals dont il ne lui a pas parlé, parce que ça n’a pas grande importance. Mais c’est sans compte sur la police qui débarque à cet instant. « Erwin Siedrich, nous vous arrêtons pour le meurtre de dix citoyens de la Nouvelle-Orléans et pour trafic de drogue et de bijoux. Vous allez nous suivre sans faire d’histoires, quant à vous mademoiselle … » La panique le gagne mais il tente de garder son calme, leur balançant d’une voix froide : « Elle n’est au courant de rien et elle est enceinte, laissez-la tranquille et je vous suis. » Il est peut-être foutu, mais pas Heather. Ils hésitent quelques instants, mais en voyant l’air profondément choqué d’Heather posé sur son petit-ami, ils acceptent sa version des faits. En montant dans la voiture, Erwin risque un dernier regard vers la fenêtre de leur petite maison. Heather le regarde quelques instants et s’éloigne de la fenêtre. Elle est en larmes, pose sa main sur son ventre, mais ça il ne peut pas le voir.

La vie en prison est d’un ennui mortel. Un de ses amis vient le voir de temps à autre. Il lui explique qu’Heather refuse de venir avec la petite qu’elle a appelé Angie en l’honneur de la mère d’Erwin, pour la simple et bonne raison qu’elle a peur de craquer. Il n’a vu sa fille qu’en photo, alors que celle-ci venait de naître. Il garde cette photo d’une Heather fatiguée et pâle, amoindrie de sa beauté et de la petite Angie sous son oreiller. Son ami lui confie aussi que l’un des membres de leur petit groupe passe beaucoup trop de temps avec Heather depuis quelques temps et qu’il est bien décidé de prendre la place qu’Erwin a laissé. Le jeune homme devient fou, incontrôlable. Il renverse la table en gueulant, on le ramène dans sa cellule et il n’a plus le droit aux visites. De toute façon, il a de la prison à vie. A un moment donné, plus personne ne viendra le voir. Les jours s’écoulent lentement. Il fait face à la violence quotidienne, aux disputes, aux bagarres, au racisme, à l’homophobie, prend part aux soirées où l’on se raconte sa petite vie comme si ils s’étaient trouvé devant un feu de cheminée, en hiver. Il fait également face aux passages à tabac, au viol sous la douche et au travail forcé, aux match de baskets perdus et ceux gagnés, et peu à peu la prison devient son terrain de jeu. Il comprend très vite que s’il veut s’en sortir, il doit s’associer aux meilleurs, aux plus féroces, aux pires. Et à force de passer toutes ces mois en prison, il y prend même goût. C’est dans sa nature, de faire le mal. Et puis arrive la contamination, ce virus qui met soudain en péril l’humanité entière. On hésite à libérer les prisonniers, et puis on préfère les laisser mourir là. Pourtant, Erwin et les siens ne sont pas idiots et réussissent à s’emparer des clés, à fuir, et commence pour eux une vie de parias, de monstres qui terrifient les populations entières. Ils vivent dans le Bronx, et on les appelle les chasseurs.

Erwin est d’accord pour dire que la vie en dehors de la prison est quand même plus excitante. Ils ont des armes, ils ont un plus grand terrain de jeu … Bien vite, ils se montent les uns contre les autres et c’est la guerre, chacun veut le pouvoir. Des groupuscules dispersés font régner la terreur et ça plaît à Erwin de vivre dans le danger permanent. La peur, c’est ce qui donne l’impression d’être en vie. Jamais il n’a ressenti ça avant, une telle fougue, une telle passion. Sauf peut-être dans les bras d’Heather, la nuit, dans leur grand lit. Il ne veut plus penser à Heather, parce qu’elle est sans aucun doute morte. Leur maison était ouverte, il y avait du sang à l’intérieur. Erwin a préféré décider qu’elle était morte comme tant d’autres pour ne pas avoir à se demander où elle est, et où est Angie. Après tout, Heather l’a trompé, ne l’a pas attendu. Et son regard, quand la police est venue le chercher, il ne l’oubliera jamais et ne lui pardonnera pas. Les années passent, la contamination ne semble pas disparaître. Erwin perd espoir quant à un soudain miracle qui sauve la société, c’est fichu. Et peu à peu, il se lasse même de ce petit jeu. Oui, il en a assez de se cacher, de tuer, de faire le mal. Il est fatigué, il grandit. Il a vingt-neuf ans maintenant, et l’impression farouche d’avoir raté sa vie. Aussi, quand durant un raid il tombe sur son ami venu le voir quelques fois en prison et que ce dernier lui dit qu’Angie est en vie, il ne lui en faut pas plus pour prendre la décision d’en finir avec tout ça. Erwin rassemble ses affaires, jette un dernier coup d’œil à ces hommes avec qui il a passé les dix dernières années de sa vie et s’élance dans le noir, ak-47 sous le bras, photo d’Heather et Angie dans la poche et le pendentif en argent de sa mère autour du cou. Il retrouvera Angie, il se le promet. Il ne peut pas en être autrement, sa fille est quelque part dans la nature, sans mère ni père pour la protéger. Et peut-être qu’il tient à la retrouver pour se racheter … Mais est-elle seulement au courant de son existence ?

Les yeux mi-clos et l’AK-47 pointé vers elle, il attend. Mais rien ne vient, aussi il décide de baisser son arme et elle fait de même. Erwin observe l’arbalète quelques instants puis relève les yeux vers elle. C’est une gamine d’une vingtaine d’années, tout au plus. Avec ses cheveux bruns et son regard sombre, elle a l’air désabusé par la vie et courageuse en même temps. Elle est belle, gracieuse et arrogante, et Erwin sait qu’il ne faut pas la sous-estimer pour autant. « Je m’appelle Erwin Siedrich. Je ne compte pas te faire de mal. » C’est assez ridicule, dit comme ça. Il a l’impression de parler à un enfant. Pourtant, elle a près de dix ans de moins que lui et pour lui, elle est un peu comme une enfant. La jeune fille, de son nom Eden et Erwin passent près de deux mois ensemble. Ils s’entraident, apprennent à se connaître et se faire confiance, ce qui n’est pas tâche aisée. Mais après s’être sauvé la vie à de multiples reprises, ils finissent par accepter l’idée qu’ils sont ensemble face au reste du monde. « Pourquoi tu tiens tellement à aller à la centrale ? » finit-elle par demander. Il s’attend depuis toujours à cette question sans la voir arriver, et voilà qu’enfin Eden touche le vif du sujet. Il aimerait vraiment rester avec elle, continuer à la protéger, mais maintenant il ne pourra plus faire machine arrière. Il partira pour la centrale et elle continuera sa vie de nomade, sans personne pour veiller sur elle quand elle aura besoin de fermer les yeux. « Je dois retrouver ma fille. Elle doit être âgée de onze ans, ou peut-être douze. Je veux être sûr qu’elle est bien vivante, et en sécurité. » Il lui raconte son histoire, elle n’est pas effrayée pour autant. A la fin, elle ajoute même : « Très bien, je t’accompagne là-bas. »

Le plus difficile fut certainement de retrouver Angie parmi la multitude de réfugiés de la centrale. Et une fois chose faite, de lui faire accepter son existence. Heather lui avait parlé d’Erwin mais ne l’ayant jamais vu, ça paraissait presque surréaliste. Ce ne fut que lorsqu’il lui montra la photo qu’il avait en sa possession qu’elle fondit en larmes et se blottit dans ses bras. Les jours suivants, elle se montra malgré tout distante, un peu vague sur les évènements qu’elle avait vécu. Elle en voulait clairement à Erwin ne pas avoir été là pour les protéger, Heather et elle. Heather était morte, et elle le tenait pour responsable. L’homme ne dit rien pendant quelques temps, comprenant la réaction d’Angie. Angie, qui était le portrait craché d’Heather quand il l’avait rencontrée. Pourtant, il finit par exploser, souffrant lui aussi bien plus qu’il ne voulait le montrer : « J’aurais fait n’importe quoi pour vous protéger si j’avais pu, Angie ! Mais ta mère avait choisi un autre homme, et ça m’aurait été insupportable de voir la femme de ma vie dans les bras d’un autre ! Quant à toi … Je ne voulais pas te donner l’exemple d’un père taulard qui a perdu ses deux parents et fait subir la même chose à son unique enfant … » Il ne savait même plus ce qu’il disait, l’émotion le submergent. Angie se mit encore à pleurer, pour la dernière fois. Si elle avait hérité du physique de sa mère, elle avait clairement hérité de son côté battant, de son refus de montrer ses faiblesses à autrui. Il était fier de cette gamine qui était la sienne, et haïssait son ami de l’avoir traité comme son enfant. Les jours passant, ils enterrèrent la hache de guerre et elle l’accepta comme père, bien qu’elle préfère l’appeler par son prénom. « Cette fois je ne m’en irai pas, je te le jure. Je te protègerai toujours, Angie. » « Je sais. » répondit-elle simplement, avec un petit sourire qu’il aurait reconnu entre mille. Et une fois de plus, ça lui brisa le cœur.
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Poison entre les lèvres, il regarde ses amis jouer au foot sur le terrain vague. Y a cette fille qui a posé sa tête sur son épaule et qui caresse sa cuisse du bout des doigts, pensivement. Lui ne s’intéresse qu’aux volutes de fumée qui s’élèvent au-dessus sur de leur tête, profitant des sensations que lui procure cette drogue qu’on dit interdite mais qu’il se plaît à baptiser [i]paradis.[/i] [color=skyblue]« Ta mère t’a enfin dit qui était ton père ou toujours pas ? »[/color] elle demande. Il hausse les épaules, gênant le confort de madame et répond simplement : [color=#b55555]« J’en ai rien à battre de cet enfoiré. »[/color] Fin de la discussion. Il a dix-sept ans et toute la vie devant lui, il ne supporte pas de parler de son passé. De parler de cette gamine de dix-huit ans tombée enceinte et qui a accouché de lui deux mois à l’avance, de leurs problèmes financiers, de l’appartement minable et délabré dans lequel ils vivent depuis toujours, de la voir travailler nuit et jour pour qu’il puisse se payer du shit et des chaussures hors de prix. [color=green]« Erwin, tu viens jouer ? »[/color] crie un de ses amis, et il secoue la tête. L’autre insiste, Erwin refuse encore. Il n’aime pas vraiment jouer, il préfère regarder. Et puis ainsi il a droit aux caresses de leur seule et unique amie féminine, Heather, la seule qu’ils respectent et considèrent comme leur égale. Tous jalousent cette complicité qui les lie, et qu’ils ne comprennent pas. En colère, l’autre tire dans leur direction et le ballon s’écrase dans la tête de la demoiselle qui porte sa main à son nez duquel s’échappe un filet de sang. Fou de rage, Erwin se lève et l'attrape par le col. [color=#b55555]« T’es malade ? Excuse-toi ou je te tue, je te jure ! »[/color] On les sépare, des [i]« Mec, arrête ! »[/i] fusent de toute part et un coup porté au visage le fait retomber le cul dans l’herbe, à sa place. Il grogne, essuie son nez du revers de sa manche et crache par terre. Finalement il se relève, déclare que ça l'a saoulé et qu'il s'en va, et la fille fait de même. Partout il va, elle y va aussi. Et c'est la seule qu'il autorise à poser des questions sur sa vie, la seule à pouvoir pénétrer les abimes de son âme. [color=#b55555]« Si on est vraiment obligés de se marier, un jour, j’aimerais autant que ce soit avec toi. »[/color] a-t-il même avoué, un jour. [i]Adolescence, lycée, emmerdes, famille, amis, drogue, football, filles, sexe, devoirs, sorties, alcools, punitions, disputes, réconciliations, bagarres, jeux-videos, argent, musique …[/i] Qui a dit que la vie était facile ?

[color=SlateBlue]« Erwin, tu sais, j’aurais aimé que tu fasses des études … Tu es le garçon le plus intelligent que je connaisse, et … C’est quand même dommage. Peu importe si je dois travailler encore plus, je veux que tu aies l’avenir que tu mérites. »[/color] Il prend la main de sa mère dans la sienne, qui a l’air si malheureuse et épuisée. Des cernes violacés soulignent son regard vide, et ses joues sont creusées. Elle n’a que la peau sur les os, fiston se sent mal à l’aise en regardant maman. Il secoue la tête et serre les dents. [color=#b55555]« Je n'ai pas besoin de ça, maman. Je m'en fous des études et tout le reste, j'ai un moyen beaucoup plus efficace de m'en sortir dans la vie. »[/color] Aux côtés de sa mère, Erwin est différent. Il est doux, mais il sait être intransigeant. Elle a tout fait pour lui, a tout sacrifié. Après tout, sa mère n’a que dix-huit ans de plus, mais elle a l’air d’en avoir cinquante. Il se sent coupable et désire l’aider à son tour. L’aider à sortir de cet appartement minable, lui donner la chance de rencontrer quelqu’un et d’être enfin un peu heureuse. Mais sa mère n’a la chance de connaître le repos que l'année suivante, lorsqu’elle décède à l’hôpital d’épuisement et de sous-nutrition. Personne ne sait vraiment si Erwin en souffre ou non, après tout il n’a plus de famille. Mais lui-même ne le sait pas non plus, il pense être davantage soulagé que triste. Il ne croit pas en Dieu, mais il se surprend à espérer qu’il existe un endroit après la mort qui soit assez beau pour elle, la femme la plus courageuse du monde. Erwin est fier de s’appeler Siedrich, de porter le nom de celle qui devint son héroïne et pour qui il aurait écrit un livre s’il en avait eu la patience et le talent. Ce jour-là, ses amis savent se montrer graves et solennels. Vêtus de noir, ils observent la tombe en silence et Heather glisse sa main dans la sienne. Ses doigts se lient aux siens, Erwin ne la lâchera pas. Sa présence l’apaise, comme toujours. [color=skyblue]« N’aie pas peur d’être malheureux, c’est humain. »[/color] elle lui souffle à l’oreille avant de déposer le plus léger des baisers sur la joue. Il reste là, seul et gelé par l’air trop froid de l’hiver, à tenter de pleurer ; en vain, sa mère ne lui a jamais appris à le faire.

[color=skyblue]« Je suis enceinte, Erwin. »[/color] Il regarde Heather avec des grands yeux, oscillant entre l’incertitude, la peur, et le bonheur. Heather, enceinte de lui. Ils vivent ensemble depuis qu’ils sont majeurs et si ils ne se sont pas dit clairement qu’ils sont amoureux l’un de l’autre, ça crève les yeux. Lui est bien trop fier pour lui avouer mais pour rien au monde il ne partagerait la vie de quelqu’un d’autre. Il la serre dans ses bras, le cœur battant. Heather a le même âge que sa mère lorsqu’elle est tombée enceinte de lui, dix-huit ans plus tôt. Est-ce qu’ils sauront mieux s’en sortir qu’elle ? Il en doute, d’autant plus qu’ils ne vivent que de petits trafics et Erwin, de son côté, de meurtres qu’il commet pour qui lui demande. Il n’a aucune conscience d’un bien et du mal, et n’a pas de problème à faire du mal aux autres. Mais ça, Heather l’ignore. Il refuse qu’elle soit au courant. Quand par malheur elle lui pose des questions à propos de rentrées d’argent un peu plus importantes, il prétexte quelques deals dont il ne lui a pas parlé, parce que ça n’a pas grande importance. Mais c’est sans compte sur la police qui débarque à cet instant. [color=Darkgoldenrod]« Erwin Siedrich, nous vous arrêtons pour le meurtre de dix citoyens de la Nouvelle-Orléans et pour trafic de drogue et de bijoux. Vous allez nous suivre sans faire d’histoires, quant à vous mademoiselle … »[/color] La panique le gagne mais il tente de garder son calme, leur balançant d’une voix froide : [color=#b55555]« Elle n’est au courant de rien et elle est enceinte, laissez-la tranquille et je vous suis. »[/color] Il est peut-être foutu, mais pas Heather. Ils hésitent quelques instants, mais en voyant l’air profondément choqué d’Heather posé sur son petit-ami, ils acceptent sa version des faits. En montant dans la voiture, Erwin risque un dernier regard vers la fenêtre de leur petite maison. Heather le regarde quelques instants et s’éloigne de la fenêtre. Elle est en larmes, pose sa main sur son ventre, mais ça il ne peut pas le voir.

La vie en prison est d’un ennui mortel. Un de ses amis vient le voir de temps à autre. Il lui explique qu’Heather refuse de venir avec la petite qu’elle a appelé Angie en l’honneur de la mère d’Erwin, pour la simple et bonne raison qu’elle a peur de craquer. Il n’a vu sa fille qu’en photo, alors que celle-ci venait de naître. Il garde cette photo d’une Heather fatiguée et pâle, amoindrie de sa beauté et de la petite Angie sous son oreiller. Son ami lui confie aussi que l’un des membres de leur petit groupe passe beaucoup trop de temps avec Heather depuis quelques temps et qu’il est bien décidé de prendre la place qu’Erwin a laissé. Le jeune homme devient fou, incontrôlable. Il renverse la table en gueulant, on le ramène dans sa cellule et il n’a plus le droit aux visites. De toute façon, il a de la prison à vie. A un moment donné, plus personne ne viendra le voir. Les jours s’écoulent lentement. Il fait face à la violence quotidienne, aux disputes, aux bagarres, au racisme, à l’homophobie, prend part aux soirées où l’on se raconte sa petite vie comme si ils s’étaient trouvé devant un feu de cheminée, en hiver. Il fait également face aux passages à tabac, au viol sous la douche et au travail forcé, aux match de baskets perdus et ceux gagnés, et peu à peu la prison devient son terrain de jeu. Il comprend très vite que s’il veut s’en sortir, il doit s’associer aux meilleurs, aux plus féroces, aux pires. Et à force de passer toutes ces mois en prison, il y prend même goût. C’est dans sa nature, de faire le mal. Et puis arrive la contamination, ce virus qui met soudain en péril l’humanité entière. On hésite à libérer les prisonniers, et puis on préfère les laisser mourir là. Pourtant, Erwin et les siens ne sont pas idiots et réussissent à s’emparer des clés, à fuir, et commence pour eux une vie de parias, de monstres qui terrifient les populations entières. Ils vivent dans le Bronx, et on les appelle les chasseurs.

Erwin est d’accord pour dire que la vie en dehors de la prison est quand même plus excitante. Ils ont des armes, ils ont un plus grand terrain de jeu … Bien vite, ils se montent les uns contre les autres et c’est la guerre, chacun veut le pouvoir. Des groupuscules dispersés font régner la terreur et ça plaît à Erwin de vivre dans le danger permanent. La peur, c’est ce qui donne l’impression d’être en vie. Jamais il n’a ressenti ça avant, une telle fougue, une telle passion. Sauf peut-être dans les bras d’Heather, la nuit, dans leur grand lit. Il ne veut plus penser à Heather, parce qu’elle est sans aucun doute morte. Leur maison était ouverte, il y avait du sang à l’intérieur. Erwin a préféré décider qu’elle était morte comme tant d’autres pour ne pas avoir à se demander où elle est, et où est Angie. Après tout, Heather l’a trompé, ne l’a pas attendu. Et son regard, quand la police est venue le chercher, il ne l’oubliera jamais et ne lui pardonnera pas. Les années passent, la contamination ne semble pas disparaître. Erwin perd espoir quant à un soudain miracle qui sauve la société, c’est fichu. Et peu à peu, il se lasse même de ce petit jeu. Oui, il en a assez de se cacher, de tuer, de faire le mal. Il est fatigué, il grandit. Il a vingt-neuf ans maintenant, et l’impression farouche d’avoir raté sa vie. Aussi, quand durant un raid il tombe sur son ami venu le voir quelques fois en prison et que ce dernier lui dit qu’Angie est en vie, il ne lui en faut pas plus pour prendre la décision d’en finir avec tout ça. Erwin rassemble ses affaires, jette un dernier coup d’œil à ces hommes avec qui il a passé les dix dernières années de sa vie et s’élance dans le noir, ak-47 sous le bras, photo d’Heather et Angie dans la poche et le pendentif en argent de sa mère autour du cou. Il retrouvera Angie, il se le promet. Il ne peut pas en être autrement, sa fille est quelque part dans la nature, sans mère ni père pour la protéger. Et peut-être qu’il tient à la retrouver pour se racheter … Mais est-elle seulement au courant de son existence ?

Les yeux mi-clos et l’AK-47 pointé vers elle, il attend. Mais rien ne vient, aussi il décide de baisser son arme et elle fait de même. Erwin observe l’arbalète quelques instants puis relève les yeux vers elle. C’est une gamine d’une vingtaine d’années, tout au plus. Avec ses cheveux bruns et son regard sombre, elle a l’air désabusé par la vie et courageuse en même temps. Elle est belle, gracieuse et arrogante, et Erwin sait qu’il ne faut pas la sous-estimer pour autant. [color=#b55555]« Je m’appelle Erwin Siedrich. Je ne compte pas te faire de mal. »[/color] C’est assez ridicule, dit comme ça. Il a l’impression de parler à un enfant. Pourtant, elle a près de dix ans de moins que lui et pour lui, elle est un peu comme une enfant. La jeune fille, de son nom Eden et Erwin passent près de deux mois ensemble. Ils s’entraident, apprennent à se connaître et se faire confiance, ce qui n’est pas tâche aisée. Mais après s’être sauvé la vie à de multiples reprises, ils finissent par accepter l’idée qu’ils sont ensemble face au reste du monde. [color=#669966]« Pourquoi tu tiens tellement à aller à la centrale ? »[/color] finit-elle par demander. Il s’attend depuis toujours à cette question sans la voir arriver, et voilà qu’enfin Eden touche le vif du sujet. Il aimerait vraiment rester avec elle, continuer à la protéger, mais maintenant il ne pourra plus faire machine arrière. Il partira pour la centrale et elle continuera sa vie de nomade, sans personne pour veiller sur elle quand elle aura besoin de fermer les yeux. [color=#b55555]« Je dois retrouver ma fille. Elle doit être âgée de onze ans, ou peut-être douze. Je veux être sûr qu’elle est bien vivante, et en sécurité. »[/color] Il lui raconte son histoire, elle n’est pas effrayée pour autant. A la fin, elle ajoute même : [color=#669966]« Très bien, je t’accompagne là-bas. »[/color]

[i]Le plus difficile fut certainement de retrouver Angie parmi la multitude de réfugiés de la centrale. Et une fois chose faite, de lui faire accepter son existence. Heather lui avait parlé d’Erwin mais ne l’ayant jamais vu, ça paraissait presque surréaliste. Ce ne fut que lorsqu’il lui montra la photo qu’il avait en sa possession qu’elle fondit en larmes et se blottit dans ses bras. Les jours suivants, elle se montra malgré tout distante, un peu vague sur les évènements qu’elle avait vécu. Elle en voulait clairement à Erwin ne pas avoir été là pour les protéger, Heather et elle. Heather était morte, et elle le tenait pour responsable. L’homme ne dit rien pendant quelques temps, comprenant la réaction d’Angie. Angie, qui était le portrait craché d’Heather quand il l’avait rencontrée. Pourtant, il finit par exploser, souffrant lui aussi bien plus qu’il ne voulait le montrer : [color=#b55555]« J’aurais fait n’importe quoi pour vous protéger si j’avais pu, Angie ! Mais ta mère avait choisi un autre homme, et ça m’aurait été insupportable de voir la femme de ma vie dans les bras d’un autre ! Quant à toi … Je ne voulais pas te donner l’exemple d’un père taulard qui a perdu ses deux parents et fait subir la même chose à son unique enfant … »[/color] Il ne savait même plus ce qu’il disait, l’émotion le submergent. Angie se mit encore à pleurer, pour la dernière fois. Si elle avait hérité du physique de sa mère, elle avait clairement hérité de son côté battant, de son refus de montrer ses faiblesses à autrui. Il était fier de cette gamine qui était la sienne, et haïssait son ami de l’avoir traité comme son enfant. Les jours passant, ils enterrèrent la hache de guerre et elle l’accepta comme père, bien qu’elle préfère l’appeler par son prénom. [color=#b55555]« Cette fois je ne m’en irai pas, je te le jure. Je te protègerai toujours, Angie. »[/color] [color=Violet]« Je sais. »[/color] répondit-elle simplement, avec un petit sourire qu’il aurait reconnu entre mille. Et une fois de plus, ça lui brisa le cœur.[/i]
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