[center]<img src="http://33.media.tumblr.com/1d32a7005c13d0fdf7e3ac00f8974065/tumblr_nblkrlkpVF1s1wajso5_250.gif" width="150";">
[font=Georgia]☆[url=http://www.youtube.com/watch?v=YDMbFjQZCkM]☆[/url]☆
[b]@thaÿs & finnigan[/b] ~ [u]light me up when i'm down[/u][/font][/center]

Finnigan observa son téléphone, choqué, ou peut-être déçu. C'était la première fois que Thaÿs annulait l'un de ces cours de français qu'elle lui donnait, et ses justifications n'étaient pas le moins du monde convaincantes. Ça l'irritait sincèrement. Il n'aimait pas qu'on lui mente; qu'on se joue de lui était la pire chose qu'on puisse faire à Finnigan. Il était en colère, et il allait le lui faire savoir. D'un pas rapide, il fila à l'étage pour se changer. Le jeune homme enfila un jean foncé, une marinière et une veste de costume noire. Ses doigts fins glissèrent dans sa chevelure emmêlée, et enfin il quitta la maison qu'il partageait avec sa soeur Anthea pour s'aventurer dans le froid de cet hiver à venir. Pour ça aussi, Thaÿs payerait. S'il la faisait venir chez lui, c'était bien parce que Finnigan n'avait pas envie de sortir. Que lui prenait-il alors de foncer chez elle à la première contrariété ? Pourquoi son coeur était-il aussi douloureux à l'idée que la demoiselle ait pu déprogrammer leur rendez-vous hebdomadaire pour voir un garçon ? Chassant cette perspective déplaisante de son esprit,  il manqua de peu de renverser un piéton et décida qu'il était temps de se concentrer sur la route. Il pourrait crier sur la jeune femme à loisir une fois parvenu chez elle, si tenté qu'elle lui ait bien menti. Les pires scenarios traversaient son esprit. Peut-être que Thaÿs ne voulait pas le voir. Pourquoi était-ce si douloureux à imaginer ?

Quand le radio émetteur annonça un casse sur la 7ème, Priam fit demi-tour et répondit qu’il s’en occupait. Il aurait pu attendre les renforts, mais les investigateurs ne devaient être que des jeunes cons de Day Trotters ; c’était toujours eux. Le flic ne les supportait plus, l’évocation même du gang suffisait à lui faire grincer les dents. Il arriva malheureusement trop tard, observa le fruit de leur œuvre. Les gérants firent un bref portrait des deux agresseurs et Priam les planta là après avoir appelé ses collègues pour qu’il s’occupe du pauvre couple sous le choc pour courir après celle qu’il soupçonnait être Avalon Nightingale. C’était forcément elle, la fille d’une vingtaine d’années aux cheveux bruns et aux yeux bleus. Cette fille-là était née pour se mettre en travers de son chemin et le rendre fou. A croire qu’elle le provoquait sciemment. Mâchoire serrée, il observa attentivement les trottoirs à la recherche de la coupable qui ne devait pas être bien loin. Priam avait une furieuse envie de l’étrangler. Pourquoi est-ce qu’une fille aussi belle gâchait-elle sa vie pour un foutu gang qui ne lui apporterait rien de bon ? C’était ce qu’il se demandait chaque fois que sa route croisait la sienne. Elle avait des allures de star de cinéma, pas de camée des citées. La vie était parfois injuste, bien trop à son goût. Enfin, une cascade de cheveux bruns et une tenue colorée à s’en brûler les prunelles attira son attention ; c’était bien Ava. Même de dos, Priam la reconnaitrait entre mille. Il l’avait suffisamment observée pour connaître les détails de son corps à travers ses vêtements, corps qu’il ne pouvait s’empêcher d’imaginer dans les moindres mesures quand venait pour lui l’heure de se laisser à la rêverie. Avalon avait une emprise malsaine sur lui à laquelle Priam était décidé de mettre un terme. Cette fois il allait la coincer, la mettre derrière les barreaux et tourner une page qui n’aurait même pas dû commencer à s’écrire. Allumant la sirène de la voiture de police, il fonça sur la route principale tandis que les voitures s’écartaient sur son passage. La surprendre de l’autre côté de la rue dans laquelle la jeune femme s’était engagée semblait être la meilleure solution. Il manqua de renverser des piétons en tournant un peu trop brusquement à l’angle de la rue et se gara violemment à l’embouchure de cette ruelle sombre et puante au moment même où Ava en sortait. Priam sortit de la voiture à la hâte pour lui sauter dessus. [color=DarkCyan]« Encore toi. »[/color] siffla-t-il entre ses dents, sourcils froncés. [color=DarkCyan]« Pourquoi est-ce que je savais que ce serait toi avant-même de t’attraper ? »[/color] Il serra ses poignets dans son dos, comme d’habitude, et l’appuya contre l’aile de la voiture. Lentement, ses lèvres s’approchèrent de son oreille. [color=DarkCyan]« Qui était avec toi, Avalon ? Si tu me le dis maintenant, je serai plus … Clément à ton égard. »[/color] Il resta là, contre elle, son souffle caressant son oreille dans l’attente d’une réponse de sa part. Priam réagissait un peu trop étrangement à la présence de la demoiselle, et ce depuis toujours. Dès la première fois, dès le premier regard, quelque chose s’était brisé en lui. Ou reconstruit. Il avait beau clamer haut et fort qu’il ne supportait plus de la voir, Priam était bien forcé d’admettre qu’il espérait chaque jour croiser sa route. [color=DarkCyan]« Cette fois tu ne m’auras pas, je vais te mettre derrière les barreaux et tu n’en sortiras que demain. Une nuit en cellule, ça te tente ? »[/color] Un petit rire amusé franchit la barrière de ses lèvres tandis qu’il glissait les menottes autour des poignets fins d’Avalon. A chaque fois qu’il avait consenti à ne pas le faire, elle s’était tirée. Aujourd’hui, c’était fini. Se faire avoir par une gamine de son âge n’avait rien de flatteur. Il l’arracha à l’aile de sa voiture pour ouvrir la portière, puis appuya sa tête pour la faire rentrer dedans. Priam se réinstalla au volant et ferma soigneusement les portes. [color=DarkCyan]« Est-ce que tu te rends compte que ce que vous avez fait est grave ? Que c’est passible d’un à cinq ans de prison ? »[/color] rugit le policier en la regardant dans le rétroviseur. Imaginer Avalon en prison n’était pas la perspective la plus excitante de sa vie, et ça le contrariait même beaucoup trop à son goût. Si ça n’avait tenu qu’à lui, Priam l’aurait certainement laissée partir. Non, cette idée ne devait même pas traverser son esprit. La voiture démarra.

L’espace de quelques secondes, Finnigan crut vraiment qu’elle allait le planter là. Quand elle revint sur ses pas pour prendre la coupe, il retint un soupir de soulagement qui aurait paru quelque peu impoli. Il sourit avec réserve lorsqu’elle se présenta, trouvant son nom absolument charmant. Sa réplique suivante lui arracha un sourire plus prononcé. Il glissa ses doigts dans ses cheveux en la suivant vers le comptoir. [color=DarkCyan]« Quelque chose comme ça, en effet. »[/color] répondit-il d’un ton mystérieux. Il s’abstiendrait pour l’instant de lui dire que le Tidal Wave n’avait pas d’actionnaires et qu’il en était le seul détenteur. Se vanter ou se mettre en avant n’était nullement ce qu’il désirait en cet instant. Non, ce qu’il désirait, c’était la flatter elle pour s’attirer ses grâces le temps d’une soirée. Après quoi ils deviendraient peut-être amis ou retourneraient à leur situation initiale : de parfaits étrangers. Cette seconde option était plus envisageable, mais avoir dans son entourage une femme comme ça était une perspective plus intéressante. Il jeta un coup d’œil à la jeune femme qui regardait sans cesse son portable. L’ennuyait-il ? Vexé pour la seconde fois, il finit sa coupe cul sec et l’abattit sur le comptoir. [color=DarkCyan]« Ne vous en faites pas, vos amies vont arriver. Je connais bien l’une d’entre elles, et je sais qu’elle ne manquera cette petite soirée pour rien au monde. »[/color] Comment savait-il qui étaient ses amies ? Tout simplement parce qu’il les avait vu ensemble à plusieurs reprises. Il était observateur, savait trouver ses cibles, femmes comme potentiels privilégiés habitués de son sous-sol. Rien ne lui échappait jamais. Finnigan fit signe à l’une des barmaids de s’approcher d’eux. [color=DarkGoldenRod]« Oui ? »[/color] lança-t-elle avec un sourire amusé, entendu. [color=DarkCyan]« Sers moi un whisky sans glace s’il te plaît. Et ce que la demoiselle désirera. »[/color] répondit-il en posant les yeux sur Siobhán, à ses côtés. Son employée acquiesça et attendit une réponse de la jeune femme, avant de s’affairer à préparer ce qu’ils avaient commandé. Finnigan se tourna pour s’appuyer contre le comptoir et observer la foule d’un air curieux. [color=DarkCyan]« J’ose espérer que ma présence ne vous importune pas. Cela fait un moment maintenant que je voulais vous aborder sans trouver le moment … idéal, pour le faire. Je crois que je suis intimidé. »[/color] dit-il avec un sourire amusé, laissant planer le doute sur sa sincérité. Son employée tendit son verre par-dessus dont il s’empara sans un regard, et le porta à ses lèvres. [color=IndianRed]« Bonsoir Finn. Votre soirée est une réussite, comme d’habitude. »[/color] déclara un homme en s’approchant d’eux. La cinquantaine, très riche, très classe. Le genre d’homme à qui on n’a pas envie de refuser quoi que ce soit et, pour le coup, très intimidant. Mais il ne cillait jamais devant lui, comme l’homme ne le faisait pas devant le patron sur bar. Finnigan sourit et le remercia d’un petit signe de tête, ainsi que d’un sourire plus discret. [color=IndianRed]« Qu’en est-il de notre … Petit accord ? »[/color] [color=DarkCyan]« Vous connaissez le chemin. Je ne vous accompagne pas. »[/color] Son regard gris se posa sur Siobhàn, puis de nouveau sur lui pour lui faire comprendre que ce n’était ni le lieu ni le moment d’en parler. Il s’éclipsa sans un mot pour les laisser seuls. Finnigan reporta son attention sur la jeune femme qu’il observa attentivement, en se demandant si elle avait trouvé ça suspect ou non. L’homme n’avait pas été prudent en évoquant leur affaire ici, en public, et il l’entendrait quand il aurait l’occasion de lui parler seul à seul. [color=DarkCyan]« Pardonnez ma curiosité, mais vous savez à présent ce que je fais dans la vie … Et je ne peux pas en dire autant de vous. »[/color] souffla-t-il pour changer de sujet. En réalité, la demoiselle ne savait absolument pas ce qu’il faisait dans la vie et c’était mieux ainsi. Tout au plus, elle aurait compris qu’il travaillait ici, peut-être même qu’il en était le patron puisque l’homme avait largement fait comprendre qu’il était l’organisateur de la soirée. C’était suffisant, elle n’avait pas à en savoir plus. Pourtant, une jeune femme aussi belle qu’elle aurait eu sa place parmi les gens importants, au sous-sol. Il n’y avait pas que des hommes qui fréquentaient cet endroit privé et clôt. [color=DarkCyan]« Non, attendez, laissez-moi deviner ! »[/color] s’exclama Finnigan en se tournant vers Siobhàn pour l’observer en toute impunité.