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SELWYN
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Lun 8 Sep - 11:41

La vitesse est grisante. Il est immortel. Il peut aller plus vite encore, sans cesse, faire ce que personne n'a encore jamais fait. Il va gagner, il en est certain ; cette victoire mérite d'être sienne. Il s'est voué corps et âme à cette course. Le vrombissement du moteur, puissant, témoigne du travail qu'il a mené. Ce virage est dangereux, il doit ralentir. Ralentir. Il appuie sur le frein, mais ce dernier ne répond plus. « Qu'est-ce que tu fous ?! » hurle son copilote, juste avant qu'il ne s'écrase contre la falaise. Le monde danse devant ses yeux, tangue. Il ne voit plus rien. N'entend presque plus. Un sentiment de fatigue et de lassitude le submerge, tandis qu'il perd connaissance.

☆☆☆

Les « bip » incessants sont infernaux. Ça lui donne un mal de crâne terrible. Il aimerait leur demander d'arrêter ça, mais sa voix ne sort pas de sa bouche, comme si elle y avait été emmurée trop longtemps. L'homme a chaud, transpire, étouffe. Sa bouche est sèche, il manque d'air, a envie de hurler à cause des milliers de poignards qui s'enfoncent dans son crâne. Du répit, c'est tout ce qu'il demande. Lentement, il essaye d'ouvrir les yeux, effrayé par ce qu'il pourrait y trouver. La lumière blanche l'aveugle, le pousse à clore de nouveau les yeux. C'est plus prudent. « Oh … Oh mon dieu ! Il est réveillé ! Allez chercher Jude, vite ! » L'homme fronce les sourcils. Qu'est-ce que c'est que cette hystérique qui crie qu'il est réveillé ? Il n'y a rien de si extraordinaire à se réveiller, n'est-ce pas ? On presse sa main doucement, le contact le fait réagir. « William, vous m'entendez ? » William ? Il ne connaît pas de William. Il entrouvre les yeux péniblement, prenant cette fois le temps de s'habituer à la lumière trop vive. « Vous savez où vous êtes ? » Il secoue la tête en signe de négation, faiblement. « Vous êtes à l'hôpital. Vous avez eu un accident. Vous vous souvenez pourquoi ? » Toutes ces questions lui donnent le tournis. Il ne se souvient de rien, il est fatigué, la grosse dame le rend fou. Une autre entre dans la pièce ; beaucoup plus jeune, vraiment jolie. Les yeux de l'homme se posent sur elle, suppliants. « Laisse le tranquille, tu vois bien qu'il est épuisé. On lui posera des questions plus tard. » cingle-t-elle, catégorique, mais d'une voix douce. Cette voix, c'est la chose la plus agréable qu'il ait entendu en l'espace de quelques minutes. L'autre se tait et sort de la pièce. Celle qui doit se nommer Jude approche du lit et pose sa main sur son front qu'elle caresse avec tendresse. Il ferme les yeux, confiants, soulagé. « Ça va aller, reposez-vous. Mais vous avez intérêt à rester parmi nous, cette fois. Qu'on ne vous perde pas encore. » Le perdre encore ? Il ne répond pas et se laisse glisser dans les bras de Morphée avec un soulagement indicible.

« Bonjour. » L'homme tourne la tête vers la porte. Elle est là, toujours aussi jolie. Peut-être un peu plus que la dernière fois qu'il l'a vue -ou plutôt aperçue- même. Mieux coiffée, ou maquillée. Ou peut-être que ce n'est qu'un rêve. « Bonjour. » répond-il d'une voix tremblante. Il arrive enfin à prononcer quelques mots, après s'être entraîné pendant des heures. Chaque fois qu'une infirmière rentre, il se tait. Il n'a pas envie de leur parler. Mais à elle, oui. Cette fille avec sa voix douce et son regard tendre. « Elles m'ont dit que vous ne parliez pas. » Il se contente de sourire, sourire auquel elle répond avec malice. Elle comprend, pas besoin qu'il ne lui explique. Elle ferme la porte derrière elle et vient s'asseoir au bord de son lit, avant de prendre sa main. Lui la serre un peu, de toutes ses forces, dans une étreinte minime de nouveau-né. Il n'a aucune force. Ses joues rosissent, tandis que son cœur à lui s'emballe. « Je suis désolée de devoir vous poser des questions alors que vous avez sûrement envie qu'on vous laisse tranquille, mais … Ça fait partie du travail, vous comprenez. Si vous ne voulez pas passer votre vie à l'hôpital, il va falloir m'aider. Répondez simplement par oui et par non, quand c'est possible. » Il acquiesce. Pour elle, il ferait n'importe quoi. « Bien, hmm … Est-ce que vous savez comment vous vous appelez ? » Il se mord la lèvre. Il a beau essayer de s'en souvenir, il n'en n'a aucune idée. « Non. » lâche-t-il enfin. Elle glisse ses doigts fins jusqu'à son poignet, où un bracelet blanc d'hôpital est attaché. Des frissons parcourent son corps qui, peu à peu, se remet en marche. « William Herondale. » souffle-t-elle. Les lettres sont gravées là, sur ce bracelet de plastique. Mais ça ne lui évoque pas le moindre souvenir. « Je ne me souviens pas. Trouvez moi un nom qui veut dire quelque chose. » Ses mots, eux, ne veulent rien dire. Pourtant, elle comprend encore. Elle entrouvre la bouche, la referme. Devant son regard désespéré, elle ne peut qu'obtempérer. Un sourire amusé naît sur ses lèvres tandis qu'elle propose : « Ted ? Mon ours en peluche s'appelle Teddy, je l'aime beaucoup. » En réalisant ce qu'elle est en train de dire, elle écarquille les yeux et rougit plus violemment. « Ted. » confirme-t-il, amusé aussi, sans parvenir à sourire pour autant. Aucun de ses muscles ne semble déterminé à lui répondre. « Jude ... » Son nom à elle sonne comme une chanson, un poème. Ca, ça lui évoque vaguement quelque chose. Jude. « Oui ? » demande-t-elle un peu trop précipitamment, visiblement surprise qu'il se rappelle son nom. « Pourquoi je suis là ? » Il fait un effort surhumain pour prononcer correctement ces mots. Les doigts de la jeune femme redescendent vers sa main, se nouent de nouveau aux siens. « Vous participiez à un rallye, dans le coin. Votre frein a lâché et votre voiture a foncé … Dans une falaise. Votre copilote n'a pas survécu et vous … êtes tombé dans le coma. » Elle est émue, sans doute plus que lui. Est-elle comme ça avec tous ses patients ? Un fort sentiment de jalousie l'envahit. « Vous êtes mon premier patient. Le jour où j'ai commencé à travailler ici, en tant que stagiaire, vous avez eu votre accident. C'est de vous que je me suis occupée en premier … Ça fait cinq ans. Cinq ans que j’espérais vous voir ouvrir enfin les yeux, alors que tout le monde pensait que ça n'arriverait plus. » Et devant son regard choqué, Jude font en larmes.

L'air extérieur lui fait le plus grand bien. C'est la première fois que Ted sort de l'hôpital pour se promener dans les jardins. Jude le soutient par le bras et calque ses pas sur les siens, patiente malgré la lenteur dont il fait preuve. Même marcher lui semble être quelque chose de difficile. Le monde est vide, triste, il ne sait plus rien faire. Comme un enfant qui doit réapprendre à vivre, qui doit s'apprendre lui-même. Un enfant en quête d'identité dans un corps d'adulte. Une femme approche d'eux en courant. Stupéfaite, Jude s'arrête et se raidit. Ted baisse les yeux vers elle. « Qu'est-ce qu'il y a ? Ca ne va pas ? » Mais avant qu'elle n'ait le temps de répondre, la femme arrive à leur hauteur et se jette sur Ted qu'elle serre dans ses bras. C'est à son tour d'être stupéfait. Il manque de tomber, son corps le brûle horriblement. Qu'est-ce qu'elle lui veut ? « Alors c'est vrai, tu es réveillé … Oh Will ... » Elle sanglote en le serrant plus fort encore. Jude lâche son bras et se râcle la gorge. La femme le lâche aussi et s'écarte un peu. « Je suis tellement contente de voir que tu vas bien, tellement contente ... » L'homme baisse les yeux vers son ventre. Elle est enceinte. Il s'agit peut-être de sa sœur, ou d'une amie. Mais il ne s'en souvient pas. « Je suis désolé, je ne sais pas qui vous êtes. » murmure-t-il d'une voix désolée. Choquée, elle se tourne vers l'infirmière qui se mord la lèvre. « Il a perdu la mémoire. Ca peut être temporaire ou définitif, les médecins sont incapables de le dire. » La femme se remet à pleurer. « Nous sommes mariés ! Je suis ta femme ! » crie-t-elle, au bord de l'hystérie. Elle est fatiguée, peut-être à cause de la grossesse … Ou à cause de lui. Ted baisse de nouveau les yeux vers son ventre. « Je suis dans le coma depuis cinq ans. » Elle essuie ses yeux rageusement. « Je pensais que tu ne te réveillerais plus, Will. » Il se retient à Jude qui s'accroche à lui. « Alors vous n'êtes plus ma femme. Et je ne m'appelle pas Will. » cingle-t-il, avant de passer à ses côtés en détournant les yeux. Peut-être qu'il devrait en souffrir, mais cette fois l'amnésie lui est d'un grand secours. Il ne ressent rien d'autre que de la pitié pour ces larmes qu'il n'a pas voulu faire couler. « Pourquoi vous ne m'avez rien dit, pour elle ? » Jude baisse les yeux. « Elle venait beaucoup, avant. Tous les jours. Mais elle a peu à peu arrêté, et puis elle n'est plus jamais revenue. Elle téléphonait de temps à autre pour savoir s'il y avait du nouveau, mais même ça elle a fini par arrêter. » Ted hoche la tête. « Est-ce que j'ai des parents ? » Depuis qu'il s'est réveillé, cette femme est la seule personne à être venu le voir. Elle secoue la tête en signe de négation. « Il semblerait que non. Votre fe... Madame m'a dit que vous avez grandi à l'orphelinat. » Il est seul, totalement seul, dans un monde qu'il ne connait pas. Un monde où il ne se connait pas lui-même. Comment va-t-il s'en sortir ?

☆☆☆

« Tu devrais être bien ici. Si tu as besoin d'aide pour monter les meubles qu'il reste, tu sais que nous … Je suis là. » Ted sourit gentiment en portant sa fourchette à ses lèvres. « Je suis désolé pour le confort, tu mérites mieux que ça dans ton état. » Sa femme rigole et hausse les épaules. Assis tous les deux sur le parquet au milieu de l'appartement, ils dévorent un plat de pâtes après une dure journée de labeur. Elle a fait apporter quelques meubles qui lui appartenaient, et Ted a acheté le reste. L'appartement n'est pas très grand, mais ça lui suffit amplement. « C'est un garçon ou une fille ? » demande-t-il en faisant un signe de menton en direction de son ventre. Elle esquisse un sourire tendre. « Un petit garçon. Toi, tu voulais qu'on ait une fille. » Elle se tait. Le cœur de Ted se serre. Il déteste qu'elle parle d'eux alors qu'il n'en n'a pas le moindre souvenir. Le malaise palpable s'évanouit quand il sourit pour détendre l'atmosphère. « J'espère que j'en aurai une, un jour. Et félicitation à toi. Et à lui. » Une lueur de tristesse traverse son regard, qu'il ne veut pas chercher à comprendre. Le reste du repas se passe mieux. Elle lui parle de Pearl Trees, de son métier, de toutes les choses qu'il pourra faire quand il aura totalement recouvré ses forces. Son esprit ne cesse de dévier vers Jude, Jude et son sourire, Jude et sa manie de se mordre la lèvre, Jude et son parfum. Chaque seconde loin d'elle est une véritable torture. Elle est sa bouée de sauvetage, la seule à avoir contribué à son rétablissement. Il a besoin d'elle, seulement d'elle, uniquement d'elle. Son corps et son cœur la pleurent et la réclament. « Il faut que je rentre, on a tous les deux besoin de repos. N'hésite pas à m'appeler si tu as besoin. Il va te falloir trouver du travail, aussi. » Et à ces mots, elle dépose ses lèvres sur les siennes. Ted écarquille les yeux. « Je … Mon Dieu, je suis désolée. C'était un réflexe. » Elle recule brusquement, et quitte la pièce d'un pas rapide. Ted se contente de soupirer et se laisse tomber sur son matelas sans prendre la peine de se déshabiller. Il est épuisé. Jour après jour, tout n'est que lutte constante et découverte de sentiments contradictoires et douloureux. Si seulement il pouvait se souvenir. Si seulement … Il n'essuie même pas la larme qui coule sur sa joue, préférant laisser parler sa tristesse jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un lointain souvenir. Comme sa vie, les gens, les choses, comme le temps qui passe.
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La vitesse est grisante. Il est immortel. Il peut aller plus vite encore, sans cesse, faire ce que personne n'a encore jamais fait. Il va gagner, il en est certain ; cette victoire mérite d'être sienne. Il s'est voué corps et âme à cette course. Le vrombissement du moteur, puissant, témoigne du travail qu'il a mené. Ce virage est dangereux, il doit ralentir. Ralentir. Il appuie sur le frein, mais ce dernier ne répond plus. [color=DarkGoldenRod]« Qu'est-ce que tu fous ?! »[/color] hurle son copilote, juste avant qu'il ne s'écrase contre la falaise. Le monde danse devant ses yeux, tangue. Il ne voit plus rien. N'entend presque plus. Un sentiment de fatigue et de lassitude le submerge, tandis qu'il perd connaissance.

[center]☆☆☆[/center]

Les « bip » incessants sont infernaux. Ça lui donne un mal de crâne terrible. Il aimerait leur demander d'arrêter ça, mais sa voix ne sort pas de sa bouche, comme si elle y avait été emmurée trop longtemps. L'homme a chaud, transpire, étouffe. Sa bouche est sèche, il manque d'air, a envie de hurler à cause des milliers de poignards qui s'enfoncent dans son crâne. Du répit, c'est tout ce qu'il demande. Lentement, il essaye d'ouvrir les yeux, effrayé par ce qu'il pourrait y trouver. La lumière blanche l'aveugle, le pousse à clore de nouveau les yeux. C'est plus prudent. [color=cornflowerblue]« Oh … Oh mon dieu ! Il est réveillé ! Allez chercher Jude, vite ! »[/color] L'homme fronce les sourcils. Qu'est-ce que c'est que cette hystérique qui crie qu'il est réveillé ? Il n'y a rien de si extraordinaire à se réveiller, n'est-ce pas ? On presse sa main doucement, le contact le fait réagir. [color=cornflowerblue]« William, vous m'entendez ? »[/color] William ? Il ne connaît pas de William. Il entrouvre les yeux péniblement, prenant cette fois le temps de s'habituer à la lumière trop vive. [color=cornflowerblue]« Vous savez où vous êtes ? »[/color] Il secoue la tête en signe de négation, faiblement. [color=cornflowerblue]« Vous êtes à l'hôpital. Vous avez eu un accident. Vous vous souvenez pourquoi ? »[/color] Toutes ces questions lui donnent le tournis. Il ne se souvient de rien, il est fatigué, la grosse dame le rend fou. Une autre entre dans la pièce ; beaucoup plus jeune, vraiment jolie. Les yeux de l'homme se posent sur elle, suppliants. [color=salmon]« Laisse le tranquille, tu vois bien qu'il est épuisé. On lui posera des questions plus tard. »[/color] cingle-t-elle, catégorique, mais d'une voix douce. Cette voix, c'est la chose la plus agréable qu'il ait entendu en l'espace de quelques minutes. L'autre se tait et sort de la pièce. Celle qui doit se nommer Jude approche du lit et pose sa main sur son front qu'elle caresse avec tendresse. Il ferme les yeux, confiants, soulagé. [color=salmon]« Ça va aller, reposez-vous. Mais vous avez intérêt à rester parmi nous, cette fois. Qu'on ne vous perde pas encore. »[/color] Le perdre encore ? Il ne répond pas et se laisse glisser dans les bras de Morphée avec un soulagement indicible.

[color=salmon]« Bonjour. »[/color] L'homme tourne la tête vers la porte. Elle est là, toujours aussi jolie. Peut-être un peu plus que la dernière fois qu'il l'a vue -ou plutôt aperçue- même. Mieux coiffée, ou maquillée. Ou peut-être que ce n'est qu'un rêve. [color=DarkCyan]« Bonjour. »[/color] répond-il d'une voix tremblante. Il arrive enfin à prononcer quelques mots, après s'être entraîné pendant des heures. Chaque fois qu'une infirmière rentre, il se tait. Il n'a pas envie de leur parler. Mais à elle, oui. Cette fille avec sa voix douce et son regard tendre. [color=salmon]« Elles m'ont dit que vous ne parliez pas. »[/color] Il se contente de sourire, sourire auquel elle répond avec malice. Elle comprend, pas besoin qu'il ne lui explique. Elle ferme la porte derrière elle et vient s'asseoir au bord de son lit, avant de prendre sa main. Lui la serre un peu, de toutes ses forces, dans une étreinte minime de nouveau-né. Il n'a aucune force. Ses joues rosissent, tandis que son cœur à lui s'emballe. [color=salmon]« Je suis désolée de devoir vous poser des questions alors que vous avez sûrement envie qu'on vous laisse tranquille, mais … Ça fait partie du travail, vous comprenez. Si vous ne voulez pas passer votre vie à l'hôpital, il va falloir m'aider. Répondez simplement par oui et par non, quand c'est possible. »[/color] Il acquiesce. Pour elle, il ferait n'importe quoi. [color=salmon]« Bien, hmm … Est-ce que vous savez comment vous vous appelez ? »[/color] Il se mord la lèvre. Il a beau essayer de s'en souvenir, il n'en n'a aucune idée. [color=DarkCyan]« Non. »[/color] lâche-t-il enfin. Elle glisse ses doigts fins jusqu'à son poignet, où un bracelet blanc d'hôpital est attaché. Des frissons parcourent son corps qui, peu à peu, se remet en marche. [color=salmon]« William Herondale. »[/color] souffle-t-elle. Les lettres sont gravées là, sur ce bracelet de plastique. Mais ça ne lui évoque pas le moindre souvenir. [color=DarkCyan]« Je ne me souviens pas. Trouvez moi un nom qui veut dire quelque chose. »[/color] Ses mots, eux, ne veulent rien dire. Pourtant, elle comprend encore. Elle entrouvre la bouche, la referme. Devant son regard désespéré, elle ne peut qu'obtempérer. Un sourire amusé naît sur ses lèvres tandis qu'elle propose : [color=salmon]« Ted ? Mon ours en peluche s'appelle Teddy, je l'aime beaucoup. »[/color] En réalisant ce qu'elle est en train de dire, elle écarquille les yeux et rougit plus violemment. [color=DarkCyan]« Ted. »[/color] confirme-t-il, amusé aussi, sans parvenir à sourire pour autant. Aucun de ses muscles ne semble déterminé à lui répondre. [color=DarkCyan]« Jude ... »[/color] Son nom à elle sonne comme une chanson, un poème. Ca, ça lui évoque vaguement quelque chose. Jude. [color=salmon]« Oui ? »[/color] demande-t-elle un peu trop précipitamment, visiblement surprise qu'il se rappelle son nom. [color=DarkCyan]« Pourquoi je suis là ? »[/color] Il fait un effort surhumain pour prononcer correctement ces mots. Les doigts de la jeune femme redescendent vers sa main, se nouent de nouveau aux siens. [color=salmon]« Vous participiez à un rallye, dans le coin. Votre frein a lâché et votre voiture a foncé … Dans une falaise. Votre copilote n'a pas survécu et vous … êtes tombé dans le coma. »[/color] Elle est émue, sans doute plus que lui. Est-elle comme ça avec tous ses patients ? Un fort sentiment de jalousie l'envahit. [color=salmon]« Vous êtes mon premier patient. Le jour où j'ai commencé à travailler ici, en tant que stagiaire, vous avez eu votre accident. C'est de vous que je me suis occupée en premier … Ça fait cinq ans. Cinq ans que j’espérais vous voir ouvrir enfin les yeux, alors que tout le monde pensait que ça n'arriverait plus. »[/color] Et devant son regard choqué, Jude font en larmes.

L'air extérieur lui fait le plus grand bien. C'est la première fois que Ted sort de l'hôpital pour se promener dans les jardins. Jude le soutient par le bras et calque ses pas sur les siens, patiente malgré la lenteur dont il fait preuve. Même marcher lui semble être quelque chose de difficile. Le monde est vide, triste, il ne sait plus rien faire. Comme un enfant qui doit réapprendre à vivre, qui doit s'apprendre lui-même. Un enfant en quête d'identité dans un corps d'adulte. Une femme approche d'eux en courant. Stupéfaite, Jude s'arrête et se raidit. Ted baisse les yeux vers elle. [color=DarkCyan]« Qu'est-ce qu'il y a ? Ca ne va pas ? »[/color] Mais avant qu'elle n'ait le temps de répondre, la femme arrive à leur hauteur et se jette sur Ted qu'elle serre dans ses bras. C'est à son tour d'être stupéfait. Il manque de tomber, son corps le brûle horriblement. Qu'est-ce qu'elle lui veut ? [color=ForestGreen]« Alors c'est vrai, tu es réveillé … Oh Will ... »[/color] Elle sanglote en le serrant plus fort encore. Jude lâche son bras et se râcle la gorge. La femme le lâche aussi et s'écarte un peu. [color=ForestGreen]« Je suis tellement contente de voir que tu vas bien, tellement contente ... »[/color] L'homme baisse les yeux vers son ventre. Elle est enceinte. Il s'agit peut-être de sa sœur, ou d'une amie. Mais il ne s'en souvient pas. [color=DarkCyan]« Je suis désolé, je ne sais pas qui vous êtes. »[/color] murmure-t-il d'une voix désolée. Choquée, elle se tourne vers l'infirmière qui se mord la lèvre. [color=Salmon]« Il a perdu la mémoire. Ca peut être temporaire ou définitif, les médecins sont incapables de le dire. »[/color] La femme se remet à pleurer. [color=ForestGreen]« Nous sommes mariés ! Je suis ta femme ! »[/color] crie-t-elle, au bord de l'hystérie. Elle est fatiguée, peut-être à cause de la grossesse … Ou à cause de lui. Ted baisse de nouveau les yeux vers son ventre. [color=DarkCyan]« Je suis dans le coma depuis cinq ans. »[/color] Elle essuie ses yeux rageusement. [color=ForestGreen]« Je pensais que tu ne te réveillerais plus, Will. »[/color] Il se retient à Jude qui s'accroche à lui. [color=DarkCyan]« Alors vous n'êtes plus ma femme. Et je ne m'appelle pas Will. »[/color] cingle-t-il, avant de passer à ses côtés en détournant les yeux. Peut-être qu'il devrait en souffrir, mais cette fois l'amnésie lui est d'un grand secours. Il ne ressent rien d'autre que de la pitié pour ces larmes qu'il n'a pas voulu faire couler. [color=DarkCyan]« Pourquoi vous ne m'avez rien dit, pour elle ? »[/color] Jude baisse les yeux. [color=Salmon]« Elle venait beaucoup, avant. Tous les jours. Mais elle a peu à peu arrêté, et puis elle n'est plus jamais revenue. Elle téléphonait de temps à autre pour savoir s'il y avait du nouveau, mais même ça elle a fini par arrêter. »[/color] Ted hoche la tête. [color=DarkCyan]« Est-ce que j'ai des parents ? »[/color] Depuis qu'il s'est réveillé, cette femme est la seule personne à être venu le voir. Elle secoue la tête en signe de négation. [color=Salmon]« Il semblerait que non. Votre fe... Madame m'a dit que vous avez grandi à l'orphelinat. »[/color] Il est seul, totalement seul, dans un monde qu'il ne connait pas. Un monde où il ne se connait pas lui-même. Comment va-t-il s'en sortir ?

[center]☆☆☆[/center]

[color=ForestGreen]« Tu devrais être bien ici. Si tu as besoin d'aide pour monter les meubles qu'il reste, tu sais que nous … Je suis là. »[/color] Ted sourit gentiment en portant sa fourchette à ses lèvres. [color=DarkCyan]« Je suis désolé pour le confort, tu mérites mieux que ça dans ton état. »[/color] Sa femme rigole et hausse les épaules. Assis tous les deux sur le parquet au milieu de l'appartement, ils dévorent un plat de pâtes après une dure journée de labeur. Elle a fait apporter quelques meubles qui lui appartenaient, et Ted a acheté le reste. L'appartement n'est pas très grand, mais ça lui suffit amplement. [color=DarkCyan]« C'est un garçon ou une fille ? »[/color] demande-t-il en faisant un signe de menton en direction de son ventre. Elle esquisse un sourire tendre. [color=ForestGreen]« Un petit garçon. Toi, tu voulais qu'on ait une fille. »[/color] Elle se tait. Le cœur de Ted se serre. Il déteste qu'elle parle d'eux alors qu'il n'en n'a pas le moindre souvenir. Le malaise palpable s'évanouit quand il sourit pour détendre l'atmosphère. [color=DarkCyan]« J'espère que j'en aurai une, un jour. Et félicitation à toi. Et à lui. »[/color] Une lueur de tristesse traverse son regard, qu'il ne veut pas chercher à comprendre. Le reste du repas se passe mieux. Elle lui parle de Pearl Trees, de son métier, de toutes les choses qu'il pourra faire quand il aura totalement recouvré ses forces. Son esprit ne cesse de dévier vers Jude, Jude et son sourire, Jude et sa manie de se mordre la lèvre, Jude et son parfum. Chaque seconde loin d'elle est une véritable torture. Elle est sa bouée de sauvetage, la seule à avoir contribué à son rétablissement. Il a besoin d'elle, seulement d'elle, uniquement d'elle. Son corps et son cœur la pleurent et la réclament. [color=ForestGreen]« Il faut que je rentre, on a tous les deux besoin de repos. N'hésite pas à m'appeler si tu as besoin. Il va te falloir trouver du travail, aussi. »[/color] Et à ces mots, elle dépose ses lèvres sur les siennes. Ted écarquille les yeux. [color=ForestGreen]« Je … Mon Dieu, je suis désolée. C'était un réflexe. »[/color] Elle recule brusquement, et quitte la pièce d'un pas rapide. Ted se contente de soupirer et se laisse tomber sur son matelas sans prendre la peine de se déshabiller. Il est épuisé. Jour après jour, tout n'est que lutte constante et découverte de sentiments contradictoires et douloureux. Si seulement il pouvait se souvenir. Si seulement … Il n'essuie même pas la larme qui coule sur sa joue, préférant laisser parler sa tristesse jusqu'à ce qu'elle ne soit plus qu'un lointain souvenir. Comme sa vie, les gens, les choses, comme le temps qui passe.
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scenario infirmière :
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<center><div class="cadrepres"><div class="titrepres">" please hold my hand. " </div>
  <div class="gifpres"><img src="http://media.tumblr.com/76bba6535b38b6f37420d5c761b233cc/tumblr_mic4diiuiO1rchw7ao1_500.gif" width="450" border-width= 5px;><div class="prenompres">Jude Prénom Nom</div><div class="feat">feat nina agdal</div></div>
  <div class="titrepres">" Sa petite histoire... " </div>
  <div class="cadrepres1"> <div class="presentation">Salut toi ! Je m'appelle <orange>jude prénom² nom</orange>. Mais mes amis aiment bien m'appeler <orange>surnoms</orange>. Formidable n'est-ce pas ! Je suis né(e) à <orange>pearl trees</orange>. C'est le <orange>jour, mois, année</orange> que j'ai poussé mon premier cri, j'ai donc <orange>vingt-trois ans ans</orange>. Grâce à mes paternels, j'ai la nationalité <orange>américaine</orange> et je suis d'origine <orange>au choix</orange>. Dans la vie, <orange>infirmière à l'hôpital.</orange>  C'est d'ailleurs là que je peux y rencontrer plein<orange> d'hommes. </orange>pour mon plus grand plaisir, mais bon je suis<orange> en couple.</orange> Sinon je suis plutôt <orange>serviable, souriante, curieuse, tendre, intelligente mais aussi jalouse, perdue, menteuse, susceptible, impulsive</orange>. Je fais partie du groupe <orange>au choix</orange>. Sinon on me dit souvent que je ressemble à <orange>nina agdal</orange>.</div>
  <img src="http://media.tumblr.com/766df5d41ed0984283e1faf628e54730/tumblr_inline_mq1qt7TyrT1qz4rgp.png" class="icon">  <img src="http://media.tumblr.com/df3401f40c80bf9fdbf3f7b40cb0a89d/tumblr_inline_mq1qu69bjj1qz4rgp.png" class="icon">  <img src="http://media.tumblr.com/b5c0dcba9425b96db38aa2e8ff506161/tumblr_inline_mq1qvoFLzN1qz4rgp.png" class="icon">

  <div class="blabla">l'histoire dans les grandes lignes :

  ► elle a toujours vécu ici.

  ► elle vient d'une famille qui n'a pas beaucoup d'argent. elle choisit très vite sa voie, infirmière, et s'y tient pour ne pas être un poids pour ses parents.

  ► elle sort avec un garçon depuis l'âge de dix-huit ans. ce dernier lui parle de mariage et si jusqu'à présent elle se voyait faire sa vie avec lui, sa relation avec ted a tout chamboulé dans son coeur et son esprit. (cf lien)</div></div>

  <div class="titrepres">" Ses petits liens... " </div>
  <center><div class="iconlien" style="background-image: url('ICON OU GIF DE 150*150 OU SE RAPPROCHANT UN MAXIMUM');"></div><div class="div_lien1"><blockquote><div class="votrelien">Le lien qui vous unit...</div>
  <div class="blabla">NOM DU PERSONNAGE feat. <orange>NOM DE LA CELEBRITE</orange>.
  Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. </div></blockquote></center>

  <center><div class="iconlien" style="background-image: url('ICON OU GIF DE 150*150 OU SE RAPPROCHANT UN MAXIMUM');"></div><div class="div_lien1"><blockquote><div class="votrelien">Le lien qui vous unit...</div>
  <div class="blabla">NOM DU PERSONNAGE feat. <orange>NOM DE LA CELEBRITE</orange>.
  Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. </div></blockquote></center>
  <div style="color:#cecece; font-size:10px; text-align:right;margin-right:10px;">© Codage par Pearl Trees</div>
  </div></center>
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Lun 8 Sep - 12:01

scenario femme :
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<center><div class="cadrepres"><div class="titrepres">" le monde, séparation. " </div>
  <div class="gifpres"><img src="http://data.whicdn.com/images/35789065/tumblr_ls5n2dU4vh1r3ab81o1_500_large.gif" width="450" border-width= 5px;><div class="prenompres">Prénom Prénom Herondale</div><div class="feat">feat rachel bilson</div></div>
  <div class="titrepres">" Sa petite histoire... " </div>
  <div class="cadrepres1"> <div class="presentation">Salut toi ! Je m'appelle <orange>prénom prénom² nom</orange>. Mais mes amis aiment bien m'appeler <orange>surnoms</orange>. Formidable n'est-ce pas ! Je suis né(e) à <orange>Ville, Pays</orange>. C'est le <orange>jour, mois, année</orange> que j'ai poussé mon premier cri, j'ai donc <orange>ton âge</orange>. Grâce à mes paternels, j'ai la nationalité <orange>au choix</orange> et je suis d'origine <orange>au choix</orange>. Dans la vie, <orange>je suis étudiant en au choix / je travaille en tant que au choix...</orange>  C'est d'ailleurs là que je peux y rencontrer plein<orange> d'hommes/de femmes </orange>pour mon plus grand plaisir, mais bon je suis<orange> en couple / toujours célibataire / marié(e) / divorcé(e) / etc.</orange> Sinon je suis plutôt <orange>5 traits de caractère max</orange>. Je fais partie du groupe <orange>au choix</orange>. Sinon on me dit souvent que je ressemble à <orange>nom de ta célébrité</orange>.</div>
  <img src="URL GIF OU ICONE 1" class="icon">  <img src="URL GIF OU ICONE 2" class="icon">  <img src="URL GIF OU ICONE 3" class="icon">

  <div class="blabla">Faites un résumé de la vie de votre scéna en quelques lignes, donnez les grandes orientations ou alors citez les points importants de son histoire sous forme de tirets.

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  <div class="titrepres">" Ses petits liens... " </div>
  <center><div class="iconlien" style="background-image: url('ICON OU GIF DE 150*150 OU SE RAPPROCHANT UN MAXIMUM');"></div><div class="div_lien1"><blockquote><div class="votrelien">Le lien qui vous unit...</div>
  <div class="blabla">NOM DU PERSONNAGE feat. <orange>NOM DE LA CELEBRITE</orange>.
  Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. </div></blockquote></center>

  <center><div class="iconlien" style="background-image: url('ICON OU GIF DE 150*150 OU SE RAPPROCHANT UN MAXIMUM');"></div><div class="div_lien1"><blockquote><div class="votrelien">Le lien qui vous unit...</div>
  <div class="blabla">NOM DU PERSONNAGE feat. <orange>NOM DE LA CELEBRITE</orange>.
  Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. Décrivez ici en quelques lignes les liens unissant ce personnage avec le scéna. </div></blockquote></center>
  <div style="color:#cecece; font-size:10px; text-align:right;margin-right:10px;">© Codage par Pearl Trees</div>
  </div></center>
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